Le Magasin

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Dès 1873, les magasins " À La Belle Jardinière " font reproduire, au recto des cartes officielles, de petites illustrations en noir et blanc, des gravures représentant leurs immeubles de la rue du Pont-Neuf, à Paris.

 

La carte postale acquiert rapidement ses lettres de noblesse : ainsi, lors de l'Exposition universelle de 1889, une carte dessinée représentant la tour Eiffel sera vendue à 300 000 exemplaires.

 

Le Marseillais Dominique Piazza semble être le premier à avoir commercialisé, en France, des cartes comportant une reproduction de cliché photographique en 1891 : le procédé d'impression est peut-être la typogravure (ou similigravure), et reste cher, de même que la Phototypie, encore balbutiante. Dès 1892, d’autres villes du sud de la France emboîtent le pas, suivies de Paris. Cependant, les cartes photographiques imprimées restent excessivement rares avant 1897 du fait des coûts de fabrication et des difficultés techniques inhérentes aux procédés photomécaniques alors en pleine mutation : le rendu est « sale », les contrastes pauvres et souvent peu lisibles.

C'est à cette époque que l'imprimeur Neurdein va éditer des cartes pour chaque ville importante de France, et qu'Albert Bergeret, dès 1898, va produire des cartes illustrant l'Est de la France.

Durant la période qui court de l’exposition universelle de 1889 à celle de 1900, outre les cartes officielles constituées surtout d’entiers postaux illustrés, apparaissent les « Gruss ».

Ces cartes allemandes, conviviales et à plans multiples, adressent souhaits, salut et remerciements. Elles allient perfection et raffinement.

La carte postale passe donc à la couleur et adopte la photochromie, elle prend alors un essor considérable, surtout avec l'exposition universelle de Paris, en 1900.

Elle va connaître un âge d'or, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. À cette époque, les journaux ne comportent pas de photographies. La carte postale peut être utilisée comme un nouveau média : une espèce de télévision avant la lettre. À côté des grands éditeurs nationaux, de petits photographes locaux vont fixer, pour la postérité, les événements marquants, les scènes typiques de la vie quotidienne, de la vie politique, etc. Des hôtels, cafés, restaurants, des commerces en tous genres, utilisent la carte postale comme moyen publicitaire : le propriétaire pose avec ses employés et sa famille, devant la vitrine. Tous ces petits moments de l'histoire locale sont aujourd'hui précieux et très recherchés.

Jusqu'au début de l’année 1904, il était interdit d'écrire au recto de la carte postale. Trois ou quatre lignes horizontales, sur toute la largeur de la carte, permettaient d'inscrire la seule adresse du destinataire. La photographie (au verso) ne recouvrait pas la totalité de l’espace, pour permettre la correspondance à côté de l’image. On parle alors de « carte nuage » ou « carte nuageuse ».

 

Le tournant de 1904 : division du recto en deux parties

 

Le 20 novembre 1903, l’administration des postes françaises décide à partir de 1904 de diviser le recto de la carte postale en deux parties, l'une, à gauche, réservée à la correspondance, et l'autre, à droite, à l'adresse. Dès lors, la photographie peut librement occuper tout le verso.

Si, à l'origine, la carte postale est un document presque exclusivement postal, imprimé par l’administration, à cette époque, des photographes, profitant des nouvelles avancées techniques, vendent leur production à une clientèle aisée sur les principaux lieux touristiques.

 

L'âge d'or de la carte postale

 

L'âge d'or de la carte postale se situe dans le premier quart du xxe siècle et plus particulièrement pendant la Première Guerre mondiale qui voit les autorités militaires encourager son utilisation qui facilite le travail de la censure et permet de véhiculer des dessins patriotiques, véhicule des messages « bourrage de crâne », la carte postale devenant ainsi un outil de propagande et un outil au service de la guerre de l'information.

 

Des éditeurs français ont l'idée de lancer des collections de cartes artistiques : en 1901, c'est le cas du coloriste Émile Greningaire qui publie la Collection des cent, aujourd'hui très recherchée, ou de la collection Les Maîtres de la carte postale. Des marques alimentaires et de consommation courante s'associent à ce procédé pour faire de la réclame, telles Byrrh et JOB. La carte postale peut être vue comme une mini-estampe et elle est déjà un objet de collection.

Cependant, en tant qu'outil de communication, elles circulent par millions, dans le monde entier. Les éditeurs de cartes postales foisonnent, et le moindre buraliste du plus petit village tient à voir son nom imprimé sur les cartes qu'il ne fait que diffuser, pour le compte d'un grossiste de la région.

 

 

Sources Wikipedia